Une journée comme les autres

Debout sur un tabouret, Munch s'étirait le bras pour rejoindre tous les coins de la table du fond avec un chiffon humide. Sa petite langue ressortie semblait lui faciliter la tache indirectement. Reposant les talons sur le tabouret et posant les main sur les hanches, la petite Sandon était satisfaite de son travail. Elle replaça la grosse bougie au centre de la table et déplaça son tabouret au comptoir. Il y avait pas beaucoup de monde dans la salle, une fin d'après-midi tranquille et encore trop tôt pour le repas du soir. Les jours passant, Munch apprenait tranquillement quelques mots qui pouvaient l'aider à comprendre et à se faire comprendre des clients. Les habitués, vu l'ombre environnante, l'aidait tout de même beaucoup.

Passant derrière le comptoir, Munch alla tremper son chiffon dans un seau d'eau tiède. Elle fronça les sourcils, ne voyant pas son protecteur dans les environs. Elle passa donc à l'arrière pour voir où il en était rendu pour le repas du soir et s'il avait besoin d'aide.

Invité

Assis bien au fond de l'auberge, comme à son habitude, un homme étais assis à une table. Aucune consommation, aucun mot. Toujours la même chose, une silouhette que tout le monde reconnaissait, mais sans nom. Personne ne lui demandait, il ne dérangeait jamais personne. Il étais simplement là, quelques rumeures veulent qu'il soit un voyageur arrivé il y a bien longtemps et qui n'a pas pu repartir à cause des ombres. D'autres disent qu'il s'agit d'un esprit prisonnier de ce monde et qu'il ne s'en rends pas compte. Les sales langues le traitent de saoûlon sans vergogne. Portant une cape noire, personne n'avait vraiment pris la peine de regarder son visage quelque peu caché. Il semblait toujours avoir le même accoutrement, chemise blanche, pantalons noirs, un fleuret au flanc et une bague étrangement brillante au doigt. Il jouait souvent avec un pendentif qu'il avait autour du coup.

Quand Munch passa en arrière, il eu un vif regard autour pour constater qu'il n'y avait personne.

Munch revint à l'avant de l'auberge et découvrit un client seul dans le fond de l'auberge, sans repas. Elle fronça les sourcils de ne pas l'avoir vu et dirigea des petits pas rapide vers l'inconnu. Ses cheveux longs variant entre le brun et le chatain ondulait jusque dans le bas de son dos. Arrivant à la table qu'elle dépassait à peine, elle posa un regard rougeâtre sur le voyageur. Elle avait un gros accent lorsqu'elle parlait, ce qui paraissait visible que ce n'était pas sa langue natale, mais dont l'apprentissage se faisait graduel.

- Wou loire man jai quoi?

Son front plissé démontrait qu'elle tentait de s'exprimer le plus facilement possible auprès du client, ce dont il ne semblait pas évident. Elle espérait aussi réussir à comprendre ce qu'il lui dirait.

Invité

Zack leva un sourcil, l'ombre cachait partiellement son visage, un homme apparement de 30 ans, on pouvait voir un oeil bleu et son sourcil relevé. Surpris apparement de se faire parler, il ne détourna pas son regard de son pendentif qu'il tenais dans ses mains. Il continua un moment avant de replacer le pendentif autour de son coup. Il regarda dehors par une petite fenêtre qui donnais sur la rue sombre.

Je n'ai pas d'argent pour payer de consommation mademoiselle.

Il parlait avec une voix assez grave et basse, soit il ne voulais pas être entendu, soit il ne trouvait pas d'utilité à parler plus fort. Il ne semblait pas porter une grande attention à la serveuse. Mais il se retourna vers elle après un autre silence.

Pouvez-vous me dire quel jours nous somme ?

Munch analysa les propos du l'inconnu. Elle reconnu la négation et le terme argent, mais pas nécessairement le restant de la phrase. Elle semblait froncer encore plus les sourcils pour comprendre, mais cela sembla peine perdue. Alors, qu'elle réfléchissait en tordant un chiffon dans ses mains, le client lui posa une autre question. Elle la comprit encore moins, ce n'était pas parmis les sujets qu'elle avait l'habitude de parler. Aussi sa réponse ne semblait pas tout à fait exacte avec la question.

- Toi 'voir eau ai pin, pa are gens. Repas soir proche.

Satisfaite de sa réponse, elle tourna les talon et se dirigea à toute vitesse dans la cuisine. Elle y passa un peu de temps, où elle rammassa un cruchon d'eau tiède ainsi qu'une petite miche de pain proche du feu. Elle apporta le tout sur un plateau qu'elle transporta à deux mains jusqu'à la table du voyageur. Glissant le plateau sur la table, elle se mit sur la pointe des pieds pour placer le cruchon et le pain devant le cliant avant d'enlever le plateau. Elle lui fit un grand sourire comme seule une enfant de son âge peut le faire.

Invité

Zack eu un petit rire en coin, puis, un sourire franc, il se retourna, montrant un étrange trait de sa personne, un oeil rouge et un oeil bleu. Il souriait un petit peu. Il regarda le pain et le mis de côté, il se retourna vers la petite personne devant lui, toujours les ombres jouant dans son visage, lui donnant un air inquiétant qui semblait donner raison aux histoires qui circulaient sur lui dans le village. Il avait plusieurs cicatrices, signe de passage à la guerre, pourtant, il semblait être tout sauf un combattant. Alors qu'il regarda autour de lui à nouveau il s'adresse à la jeune dame en articulant lentement.

Tu veut entendre une histoire ?

Munch regarda alors l'inconnu devant elle. Peu compréhensive des racontars qui se disaient parcce qu'elle ne comprenait pas toutes les mots, elle ignorait ce qui se disait sur lui. Cependant, son apparence avait de quoi la retenir quelque peu de trop s'en approcher. Il lui donnait un peu l'impression d'un bagareur. Elle savait par contre que s'il lui faisait quelque mal que se soit, elle avait juste à appeler et Gustavio viendrait, elle en était certaine. Aussi, lorsqu'elle entendit le mot "histoire", elle ne savait pas trop si elle devait accepter ou pas. Elle savait que Gustavio n'avait pas besoin d'elle pour le moment et qu'il n'y avait pas d'autres clients. L'auberge était propre aussi. Elle prit donc place sur une chaise en face de lui.

- Moi pa tout comprendre... mais aimer histoire...

Invité

Utilisant des mots simples, des articulations psu compliqués, Zack raconta l'histoire comme il la raconterais à un petit enfant. Il raconta l'histoire d'un aubergiste il y a de cela fort longtemps, qui aurais disparu de son village natal sans laisser de trace après un incident qui aurais fait disparaître sa famille entière. Un homme qui aurais traversé les combats, les villes de mécréants, les marécages infestés de monstres, afin de retrouver ses enfants et sa femme perdus. Mais qu'après plusieurs années à voir tout le monde autour de lui mourrir, il se résolu à rester dans un petit village, le dernier de cette terre, ayant perdu tout espoir en la vie et n'attendant que la mort pour le libérer de cette prison qui le sépare de sa famille. L'aubergiste ne serait en aucun cas un héros, mais un simple homme mis dans une situation extraordinaire et qui aurais, par de nombreux coups de chance, réussi ce que plusieurs n'auraient jamais pu faire en si peu de temps.

À la fin de son compte, l'homme jouait avec la bague qu'il avait à son doigt.

Munch assise sur la chaise de bois, écoutait l'histoire de Zack. Elle ne comprit pas tous les mots, mais cela semblait important pour le voyageur qu'elle écoute son histoire. Aussi, comme Gustavio lui avait toujours dit, le client devait avoir l'impression d'être bien servie. Comme il voulait qu'elle comprenne, elle l'écoutait du mieux qu'elle pouvait. Elle n'osa pas poser de question durant l'histoire, d'abord parce qu'elle n'était pas certaine des mots à utiliser, mais aussi car elle n'osait l'interrompre.

Au fil de l'histoire, Munch regardait régulièrement à l'entrée de l'auberge ainsi que celle de la cuisine, en cas que des clients arriveraient ou que Gustavio l'appellerait pour l'aider. Cela n'arriva pas, car elle aurait trouvé impoli de se lever ainsi durant l'histoire du voyageur. Lorsqu'il termina son histoire, elle le sentit un peu plus distant. Elle n'osa pas tellement le déranger de son nouveau mutisme, mais elle fut attirée par le son de la porte s'ouvrant. Deux paysans entraient, des sacs de farines dans les mains. Elle se leva prestement, sautant de la chaise en bas en les saluant. Elle trottinant jusqu'au comptoir alors que les deux paysans déposait deux sacs de farines sur le côté du comptoir.

- Hey Munch! Pour Gustavio!

- Wi, wi...

Munch alla dans l'arrière-boutique annoncer à Gustavio les dons des deux fermiers. Elle leur apporta un pichet de bière.

- Pa longne pou repas.