Loin des terres habités

Ély-Ann avait quitter depuis un bon moment la maison de l'homme qui lui avait sauver la vie. Elle avait parcourru beaucoup de chemin, suivant simplement ces pas et parfois son intuition. Elle savait qu'elle avait quelque chose à accomplir, qu'elle devait vivre son chemin que l'Éternel lui avait tracé. Elle avait donc confiance que ce qu'elle vivait en ce moment n'était qu'une épreuve qu'elle devait réussir à surmonter avec sa foi. En effet, elle n'avait toujours aucun souvenir de son passé malgré que cela allait faire bientôt quelques semaine qu'elle avait été repêcher de la rivière par un bon samaritain.

Elle avait donc depuis son départ suivit ces pas qui l'avait conduite jusqu'à la foret rouge. Elle ne le savait pas pourquoi, mais elle ressentait en elle une envie de se battre au nom de l'Éternel et elle voulait allez dans cette direction. Peut-être que c'était là qu'elle se dirigeait avant son accident. Elle l'ignorait mais se plaisait à y croire, elle se plaisait à croire que quelque chose de son passé allait ressurgir en allant par là et l'aider à comprendre tout ce qui lui arrivait.

Chaque fois que la jeune femme s'arrêtait pour se reposer, elle s'assoyait sur le sol et lisait son recueil de prières. Elle aimait les paroles qui s'y trouvait. Les textes avaient le don de calmer son âme. Elle était en train de parcourir les différents texte de son recueil quand elle entendit au loin des gens marcher. Elle referma doucement son livre et tendit l'oreille. Par un réflexe qui la surpris elle-même, vu qu'elle réapprenait à ce connaitre. Elle se releva et rangea son livre pour mieux se placer en position de défence. On ne pouvait jamais savoir ce qui pouvait arriver, ni même qui pouvait arriver. Seul l'Éternel le savait et ses voix était impénétrable.

Un peu plus loin se dessinait l'ombre d'un groupe. Ils ne devaient pas être plus de 5 ou 6 personnes, tous vêtus de la même façon. Il y avait hommes et femmes parmi ce groupe et lentement, leurs voix parvenaient. Le ton était empreint de calme et de douceur, mais aussi d'une volonté implacable. Peu à peu, on pouvait reconnaître à leur vêtement qu'ils étaient des prêtres de l'Éternel. Une femme, un peu plus grande, mince et au long cheveux qui était à peine retenu par son voile semblait les mener vers un chemin connue d'elle seule. Ce fut d'ailleurs la première à remarquer devant elle une autre femme sur le chemin. Elle sourit doucement à l'inconnue alors qu'elle ralentissait le pas, suivie par les autres qui démontraient tout sauf une attitude offensive.

Le groupe s'arrêta à quelques pas de l'inconnue. La majorité offrait des sourires à la femme qui semblait être le chef du groupe, bien qu'aucune marque ne différencie les grades entre eux. Décidément, le bout de leur route était le jeune femme seule. Prenant la voix, la femme souriante s'adressa à l'inconnue.

- Bonjour à vous, puisse l'Éternel couvrir vos jours de paix!

C'était l'une des formules de salutation polie des prêtres de l'Éternel. À la simplicité de leur tenue, il s'agissait des premiers grades de cette religion monothéiste.

- J'ai reçu de l'Unique la vision que vous fûtes sur ce chemin, en ce lieu si dangereux par les ombres envahissantes. Vous sembliez quelque peu perdue, me trompais-je?

Ély-ann releva son regard lorsqu'elle entendit des murmures portés par le vent, ainsi que le bruit des pas de gens s'avançant vers elle. Son regard se posa tout d'abord sur la jeune femme qui semblait diriger le groupe, puis sur tout les gens qui semblaient l'accompagner. Elle les regardait sans savoir s'ils étaient un danger. Elle ne se souvenait que de peu de choses. Elle pouvait donc facilement être trompé.

Entendant les paroles de la jeune femme sur l'Éternel, elle sentie un soulagement presque immédiat. Elle était en bonne compagnie et n'aurait pas à ce battre, ce qui aurait pu être probable. Elle se releva donc, un petit sourire sur les lèvres. Elle époussetta ses vêtements de la poussière qui s'était accumulé sur ceux-ci et fit de même ensuite avec ces mains. Elle rangea son livre dans son petit sac et regarda la jeune femme.

-Bonjour à vous, puisse L'Éternel couvrir vos jours de paix aussi...

Étrangement cette formule de politesse lui revint en mémoire. Elle savait ce qu'elle signifiait et savait qu'elle se devait d'y répondre par politesse.

-Perdue... vous avez tout à fait raison, j'ignore tout de mon passé....mais je présumme qu'il y a là une épreuve de l'Éternel. Il est là pour guider nos pas et nos vie. C'est voix son impénétrable ne l'oublions pas. Et je ne l'ai pas oublié. D'ailleurs...ils vous à placer sur ma route...

Un sourire approbateur se formait sur le visage des priants de l'Éternel. Ils voyaient en la jeune femme la possibilité de pouvoir rejoindre leur rang peut-être, ou du moins, pouvoir l'aider dans sa quête personnelle pour la gloire du divin. La plus grande inclina légèrement la tête, une main sur le coeur. Se relevant, elle gardait un sourire doux et heureux. Elle hocha la tête sagement aux paroles de l'inconnue avant de prendre la parole à nouveau.

- Voilà une situation où vous avez effectivement raison d'être perdue, mais l'Éternel doit bien avoir Sa raison pour vous faire éprouver de la sorte cet égarement et ne perdez pas foi en Lui. Grande est Sa miséricorde et vous retrouverez surement la mémoire de sitôt. Peut-être est-ce pour ce fait que vous vous tenez si loin de terres habitées, car nous sommes plutôt proches des ombres malfaisantes de ces païens...

Elle se tourna en direction de la forêt, élargissant le bras et démontrant d'un seul geste les arbres qui abritaient encore, pour un temps indéterminé, les ombres qui envahissaient peu à peu les frontières de la cité d'Eoken. Elle avait un regard nostalgique en regardant ainsi l'horizon encore calme, mais peu prometteur de prospérité. Il y avait si longtemps qu'ils étaient sans nouvelles des autres églises du Créateur. L'un des hommes qui l'accompagnait se tourna vers elle en lui chuchotant une phrase et elle approuva du chef. Retournant son regard sur la jeune fille, elle avait à nouveau son sourire radieux.

- Que diriez-vous de nous accompagner au temple pour la messe du soir? Nous pouvons également vous offrir le repas et le logis pour la nuit, si vous n'avez point d'autres endroits pour dormir. Ce n'est pas un grand luxe, mais c'est confortable. Peut-être même le Créateur vous bénira d'une vision de votre passé?